Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/15

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poignante, qui va jusqu’au sanglot et au cri, ou se tait dans un silence stoïquement désespéré ! Tourment d’une âme juvénile et torturée, jamais vous n’avez été exprimé avec plus de beauté ! Ô Détresse qui a le visage de l’Amour ! Ô Amour qui a la figure de la Douleur ! Ô Solitude, toi, la voilée !

Je ne sais quel sera le sort de ces feuillets, mais j’ose leur prédire cependant une grande destinée littéraire. Avec les trois volumes de poésies, ils constituent l’œuvre de Paul Drouot et y ajoutent quelque chose qui, à mon sens, la rend impérissable et lui assure une durée indestructible. Eurydice, la souterraine, Eurydice deux fois perdue, Eurydice, la mystérieuse, nous guide au plus secret de ce cœur. Muse douloureuse, elle nous fait toucher le fond de la sensibilité du poète. Elle nous la montre à nu. Elle lui arrache, un à un, ces feuillets d’angoisse intime qui