Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/26

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Comprenez bien que je souffre peut-être moins de vous voir partir que de la pensée que je vais vous presser dans mes bras, que vous n’y êtes pas déjà…

… à la pensée de cette paix qui éclatera dans mon cœur quand votre chevelure, comme l’aile de la mort, effleurera ma joue glacée.

* * *

Combien de fois, alors, mes pas ont dessiné sur ce dur plancher le dédale de mon angoisse ; combien de fois, alors, j’ai penché au miroir mes traits défaits, sans plus les pouvoir rassembler en une expression qui les embellisse ou qui les honore ; combien de fois j’ai fait volte-face dans mes promenades à travers la chambre, de peur que votre arrivée ne me surprît le dos tourné ; combien de fois je me suis précipité aux fenêtres, heurté aux volets entre-clos ; combien de fois j’ai hâté ma fin à vous attendre !