Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/31

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Pas un balbutiement, cœur outré, pas un cri ; qu’elle meure ! Elle morte, tais-toi !

* * *

Il est certain qu’alors je vous ai bien haïe ! Vous parliez : j’aurais voulu étrangler dans votre gorge vos adorables paroles, renfoncer dans votre bouche vos soupirs, l’emplir de terre ; ne plus vous entendre ; ne plus sentir votre cœur battre contre mon cœur rendu immobile. Il me semblait que je tenais une pierre à la main, pour vous en écraser comme un oiseau dans la campagne solitaire, tant ma douleur inexpressive était inégale à vos plaintes, tant les chaleureux emportements de votre âme glaçaient mon âme de honte.

* * *

Le plus atroce, ce fut cette seconde où je vous embrassai comme une petite fille, légèrement ! Autour de nous, ce cadre habi-