Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/36

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Quand j’étais tout enfant et que j’avais commis une vilaine faute, on me repoussait ; on me disait : « Va-t’en ! tu n’es pas un enfant d’ici ; on t’a changé au berceau ; tu es le fils d’Hermann, le domestique. »

Et blotti dans le giron de ma vie, serré contre le sein où j’ai bu, par les bras qui m’ont bercé, je sanglotais : « Ne me chassez pas. Moi aussi, je serai votre petit domestique ! »

Qui m’eût osé dire qu’à toi, fût-ce absente, j’offrirais cela dans un cri !

* * *

J’éprouvais un désir de vous qui allait jusqu’à la nausée et dont la satisfaction, tant il me taraudait, ne m’eût causé que de l’horreur.

* * *

Pourquoi, quand vous êtes partie, ne vous ai-je pas saisi les poignets en criant : « Tu ne partiras pas » ? Pourquoi ne m’avoir