Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/46

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la face morte de la lune. Je croyais flotter à travers l’espace. Tout à coup des nuages surgirent autour de moi. Je frémis ainsi que l’homme tombé dans une embuscade. Je retins un cri ; et je pus m’enfuir.

J’étais assis ; j’avais pourtant conscience depuis longtemps que je marchais, je ne m’en inquiétais plus. Le sentiment du repos de mon corps m’apprit que non, que mon corps avait cherché un tas de pierres pour y tomber. Alors je regardai autour de moi. Le ciel et la terre étaient comme liés par une conversation facile. Le bois s’appuyait à la colline et l’herbe à la feuille pourrie. Les étoiles tremblaient ensemble, comme, par touffes, des fleurs dans une lande écartée. Et soudain, la lumière si douce de la lune détermina mes yeux à fondre en larmes.

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