Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/49

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hoche la tête avec intérêt : le bruit de ses lèvres ne me gêne pas.

J’avais un ami qui prétendait que les gens du peuple sont de grands silencieux, d’abord parce qu’ils parlent peu, et puis parce que, quand ils parlent, ça n’a pas d’importance.

Croiser des importuns dont le visage me dégoûte ; renouer des relations sans charme avec des indifférents ; entendre dénigrer encore votre beauté qui scandalise la province, voilà pourtant ce que j’irais faire dans cette maudite ville de T… qui ne me plaît un peu que parce que nous y sommes nés tous les deux.

Trouverais-je du repos à T… ailleurs que dans les églises ? et je n’y entre plus ; non que je sois brouillé avec mon Dieu ; seulement, il y a des choses incompatibles.

Je serais retourné plus volontiers au collège où j’ai été élevé ; j’y aurais passé quelques jours, le temps de me ressaisir.