Non, vous ne pouviez m’être à jamais arrachée ! vous alliez démolir tout, vaincre tout, arriver !
Et moi, plus humble, plus soumis, combien moins rude, je goûterais à nouveau, les yeux sur votre cœur, les délices de votre corps. Ainsi je m’abusai.
Et comme un enfant se réveille, la langue toujours couverte du lait qu’il a sucé avant de s’endormir, je retrouvai dans mon cœur le goût ambrosiaque de mon amour.
Toutefois cette lassitude des nerfs, cet écœurement qui succèdent aux brusques sautes de santé, ces nausées d’un esprit excessif jusque dans les images dont il comble sa consternation, m’amenèrent à modérer mes espérances, à les ranger à l’ordinaire de la vie. Je pris lentement mon parti de ne plus vous revoir pendant deux mois, n’ayant pas le courage d’imaginer