Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/53

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ni de l’ardeur de ta passion. Il y aura des nuits désolément bleues, des nuits où tu ne pourras soutenir ton personnage. L’Amour ne t’aura pas quitté. Seulement, tu lui parleras, il ne te répondra plus ; tu te jetteras à ses pieds, il fera le mort. Mais, pour peu que tu t’endormes sans révolte sur ses genoux, il te visitera en rêve. »

* * *

Amie, quel équilibre dans la joie ! quels balbutiements ! quelles larmes ! Je n’y comprends rien encore ! Voilà comment je me réveille, il est cinq heures du matin !

Cette assurance : je l’aime, rien, rien ne peut rien contre cela, c’est mon bonheur affreux, immense et soudain éclatant !

Joie qui n’a plus besoin de joies, de causes de joie, d’excitations à la joie ! Joie délirante et joie féroce !

Je suis debout à ma fenêtre, les bras