Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/58

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ses riches ailes invisibles, nous est refusée, ce soir.

N’apprendrai-je donc point, comme un autre, à me repaître de chimères, et de cet espoir qui m’arrive ? Pourquoi me refuser toujours à leur chétive et vague étreinte ? Pourquoi repousser d’un sarcasme leurs avances mystérieuses ? Où mon orgueil, où ma douleur en veulent-ils venir avec ces façons ? Eh bien oui, je le sens, j’espère, humblement, résolument comme la feuille, jusqu’à ce qu’elle soit flétrie, est verte.

* * *

Les lèvres glacées, la gorge étranglée, comme le trafiquant qui abaisse progressivement le prix de cette marchandise, sa suprême ressource et le pain des siens — et on n’en veut pour or ni argent. Cela ne fait pas l’affaire — je me suis vu réduit de mes prétentions les plus justes à ne désirer rien que de pouvoir vous tutoyer,