Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/63

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Tes bras de naïade, tes jambes d’hamadryade, le souvenir de tes beautés mythologiques me tirent du milieu de mes frères : j’existe, mais à part.

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Il n’y a plus dans ma vie d’autres événements que des promenades. Je ne sais pas de pays plus propre à en fournir que celui-ci. Il me fait accepter d’attendre. Ces campagnes, ternes et mornes, se déroulent mélancoliquement sous les pas du rêve et le favorisent dans la mesure qui lui convient. Il peut s’abandonner à elles, sans craindre qu’elles le détruisent ; surtout en cette saison qu’elles appellent toute l’année et dont la possession les tue. Car déjà la pointe des feuilles se recroqueville ; on ne voit pas encore que c’est l’automne, mais le cœur en est averti.

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