Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/69

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jardin obscur, sur les murs sombres, au ciel nocturne ; il me fascine, il m’effraye. J’ai peur que d’autres que moi ne le lisent parmi les astres, quand ces nuages qui les voilent disparaîtront.

* * *

Je me souviendrai toujours de ce rêve. Il neigeait, la nuit était profonde. Un manteau de fourrure te pressait dans ses plis. Ta mantille était cousue de violettes de Parme fraîches. Tu te dégrafas : tes épaules bondirent comme des mouettes, au-dessus d’une robe si verte qu’elle semblait encore humide d’avoir été fauchée le soir même dans la prairie !

Que je suis touché de te voir rompre en faveur de ton amour le sommeil si moelleux du matin ! Je sens la pareille douceur du vent et des oiseaux qu’il porte. Le ciel est gris et dru comme un toit de chaume. C’est toi dans le petit jour, je t’aperçois ;