Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tu ne marches pas, tu ne flottes pas ; cependant on dirait qu’il neige.

* * *

Bonjour, mon aube de Corot, mon humide petit-jour, ma rose blanche !

Je me souviens d’un tableau qui représente une femme accoudée à un banc. Comme elle n’est pas belle, rien n’empêche qu’on jouisse de la langueur de son attitude.

Je ne te fais pas un reproche de ta beauté ! mais, tout d’abord, on ne voit qu’elle ; il faut l’oublier pour sentir la grâce de ta démarche, le charme de tes gestes et ta noblesse d’expression. Beauté si merveilleuse qu’elle les dissimule comme des secrets !

Il y a comme une couronne invisible mêlée à tes cheveux, un voile toujours répandu sur tes traits, une mesure exquise observée par tous tes mouvements, et, dans ton corps entier, l’humilité des anémones.