Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/71

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Tes paupières sont dans mon souvenir comme deux grands sachets d’odeur.

Mais tes paupières vivantes, tes paupières fraîches et désabusées qui sentent les premiers lilas !

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Ce qui donne à tes yeux le plus de vie, ce qui les anime, ce n’est pas la joie ; c’est la mélancolie dans toute sa force.

J’ai rarement vu ton âme s’élancer au dehors. Sous le trait qui la frappe, elle recule avec ivresse. Au lieu de se jeter en désordre sur l’objet de sa passion, elle l’attire mystérieusement dans ses prunelles ; elle l’adore, là ; l’accable, là ; elle le baigne, là, de délices insoutenables.

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J’entends ta voix ; elle entre en moi comme si elle y apportait des fleurs, mais