Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rageuse : l’affreux moyen de me trahir dont tu disposes.

Ce n’est pas que j’attende seulement de toi la répétition d’anciens gestes, de plaisirs déjà goûtés ; mais les émotions futures dont tu dois orner notre amour, semblables aux découvertes que fait encore l’oreille dans une musique mille fois reçue, je ne veux pas qu’elles m’étonnent par leur nouveauté, mais par leur harmonie même avec mes souvenirs.

* * *

Quel bonheur de n’être rien et que tu m’aimes ! Je ne reçois que de toi le peu de grandeur, de valeur humaine qui me rend digne d’aspirer à la vie du cœur. L’orgueil tombé, qu’on est petit ! Me voilà, pauvre, dénué de tout ce que tu ne m’as pas donné : j’ai jeté beaucoup de faux biens par la fenêtre.

* * *