Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/173

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Les Juifs, écrit Capefigue dans son Histoire des grandes opérations financières, une fois Paris ouvert à leurs spéculations, y vinrent de toutes parts et y prirent de toutes mains ; ils débutèrent, d’abord timides, par le petit commerce, la fourniture des chevaux et la petite usure, l’agiotage limité sur les assignats ; ils n’avaient pas encore le pied assez ferme sur le sol pour oser la banque, qu’ils laissaient aux Genevois ; ils se contentèrent d’acheter les vieux meubles des châteaux, les reliques des églises, les bijoux confisqués, de prêter quelques louis aux émigrés en échange de bonnes valeurs. Dans quelques départements, ils s’étaient établis sur le sol des cultivateurs, comme des corbeaux sur leur proie ; dans la haute et la basse Alsace et dans la Lorraine, ils devenaient maîtres de la propriété foncière par des prêts sur hypothèque et des actes à réméré. A Paris, ils inondèrent les quartiers autour du Temple, devenu, en quelque sorte, leur ghetto. Qu’on les laissât marcher en liberté, et, dans une période de temps, ils seraient les maîtres du marché industriel et de l’argent.


La France corrompue et tripoteuse du Directoire offrait aux Juifs une proie presque aussi belle que la France de la troisième République.

Le Juif, alors moins dégrossi qu’aujourd’hui, est moitié brigand, moitié banquier, ou plutôt commence par être brigand avant de s’établir banquier.

C’est le temps du fameux Michel, Michel l’Assassin, dont les petites filles ont fini par épouser des ducs et des princes, sans qu’ait disparu encore la sinistre légende qui s’attache à ce nom. Michel avait attiré dans un château des environs de Paris une famille d’émigrés, qu’il avait égorgée pour s’emparer de l’argent et des bijoux qu’elle rapportait avec elle. Acquitté par un jury gagné, en dépit de preuves accablantes qui ont disparu avec le dossier complet de cette affaire, il n’en fut pas moins condamné par l’opinion publique.

Les Juifs cependant inauguraient cette politique qui