Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/177

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Français, ni Allemands, ni Anglais, ni Prussiens : ils sont Juifs.


De ce que les Juifs sont moins une secte qu’un peuple, il suit qu’il n’était pas prudent de les déclarer citoyens sans examiner s’ils pouvaient et s’ils voulaient même franchement le devenir ; il suit encore qu’il ne saurait être déraisonnable ou injuste de soumettre à des lois exceptionnelles une sorte de corporation qui, par ses institutions, ses principes et ses coutumes, demeure constamment séparée de la société générale.

En assimilant sans précaution les Juifs à tous les autres Français, on a appelé une foule de Juifs étrangers, qui ont infesté nos départements frontières, et on n’a point opéré sur la masse des Juifs plus anciennement établis en France les heureux changements que l’on se promettait du système de naturalisation qui avait été adopté. A cet égard, les circonstances présentes parlent suffisamment d’elles-mêmes.


Les Juifs, à ce moment, n’avaient pas encore inauguré leur nouvelle manière : le grand mouvement financier qui sera, comme on dit, « la gloire du dix-neuvième siècle », et qui consiste à faire aller, venir, revenir l’argent, danser et miroiter l’or ; à chiffonner et à froufrouter les billets bleus, de façon à ce que le regard, papillotant et troublé par ces tours de passe-passe, n’aperçoive pas que ce mouvement est très simple, et qu’il consiste à introduire dans les poches de l’Israélite ce qui est dans les poches du Chrétien ; ils n’opéraient pas encore sans douleur ; ils s’en tenaient au vieux jeu, à la classique usure, et, délivrés de toutes les entraves monarchiques, armés de leurs droits de citoyens, ils s’en donnaient à cœur joie.

La malheureuse Alsace râlait sous le Vampire, priait, suppliait, criait, s’agitait, menaçait. Le brave Kellermann, qui avait conduit tant de charges héroïques, sentait son courage l’abandonner devant ce flot de