Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/178

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Juifs allemands qui s’abattaient sur l’infortunée province qu’il gouvernait.

L’empereur, avec cette attention qu’apportait aux moindres choses ce puissant cerveau qui embrassait le gouvernement du monde, non point dans son ensemble seulement, mais dans les plus minutieux détails, se faisait adresser des rapports constants sur cette question.


III


Napoléon semble avoir été guidé par une pensée unique, le désir de voir ses Juifs. En ceci, le sûr instinct de son merveilleux génie ne le trompait pas : tout Juif qu’on voit, tout Juif avéré est relativement peu dangereux, il est parfois même estimable. Il adore le Dieu d’Abraham : c’est un droit que nul ne songe à lui contester ; et, comme on sait à quoi s’en tenir sur son compte, il est possible de le surveiller.

Le Juif dangereux, c’est le Juif vague. Socialiste en paroles, agent provocateur, espion de l’étranger, il trompe à la fois les ouvriers qui se fient à lui, la police qui le paye et le gouvernement qui l’emploie ; il pousse les naïfs dans la Commune, les dénonce ensuite aux Versaillais, s’éclipse quand on veut tirer l’affaire au clair, et reparaît quand le calme s’est fait, pour déclarer qu’il a souffert pour la bonne cause.

C’est l’animal nuisible par excellence et en même temps l’animal insaisissable : il est fourré, en effet, dans tant de choses, qu’on ne sait par quel bout le prendre. Si vous l’arrêtez dans une émeute, il se réclame de sa patrie, la victorieuse Allemagne, qui sait faire respecter ses enfants ; si vous essayez de l’expulser, il vous prouve qu’il a été naturalisé à un moment