Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/184

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les circonstances : il était tour à tour le plus implacable des créanciers et le plus complaisant des préteurs. Comment discuter la validité d’une créance avec quelqu’un qui vous oblige ?

Sous la pression de ce Shylock serviable, la France dut payer jusqu’au dernier sou les réclamations les plus improbables, les réparations les plus fantastiques, les dettes les plus chimériques. Tout ce que des armées de 1,500,000 hommes avaient pu causer de dommages réels ou imaginaires, dans leur promenade à travers l’Europe, revenait à la Restauration, mais grossi par la crasse des mains de Juifs subalternes, par lesquelles ces créances avaient passé avant d’arriver aux mains déjà plus propres, mais toujours aussi avides, de Rothschild. A l’appel d’Israël, le Passé même sortait du tombeau, et la France dut acquitter la solde d’un régiment de reîtres allemands qu’un principicule quelconque avait fourni à Henri IV.

Ces trafics, en apparence exclusivement financiers, avaient l’avantage en outre de servir puissamment l’idée juive. Les Juifs disséminés dans toute l’Europe, et auxquels on reprenait avec un bénéfice les créances qu’ils avaient achetées pour un morceau de pain, savaient qu’il y avait en France un des leurs qui traitait d’affaires d’État directement avec les ministres.

James de Rothschild, qui s’était installé rue de Provence, n’était déjà plus le petit compagnon d’autrefois ; il était baron autrichien, s’il vous plaît, grâce à M. de Metternich. Si la duchesse d’Angoulême, saisie de surprise à la proposition, s’écriait : Fi donc ! lorsqu’on lui parlait d’admettre Mme de Rothschild en sa présence, le Nucingen qui traversé l’œuvre de Balzac avec son baragouin tudesque, était devenu une manière de personnage.