Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/186

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Bourbons avaient été avertis, mais ils n’en aimaient pas davantage la justice. S’ils avaient été justes, ils auraient fait fusiller, pour venger la conscience humaine, une douzaine de conventionnels, parmi ceux qui avaient montré le plus d’acharnement contre le malheureux Louis XVI, et ils n’auraient jamais touché à un soldat de la Grande Armée.

Le Juif encombrant et bruyant d’aujourd’hui n’existait pas encore. Il n’était question alors ni d’insulter les Chrétiens ni de frayer avec les ducs. Autant, depuis 1870 surtout, affolés par le triomphe et s’imaginant déjà être complètement nos maîtres, ils ont été cyniques, grossièrement blasphémateurs, impitoyables persécuteurs ; autant, sous la Restauration, ils prouvèrent qu’ils étaient capables de savoir attendre.

Le nombre des banquiers d’origine française était, à cette époque, assez restreint à Paris. En face des Rothschild, des Hope, des Baring, les Casimir Périer, les Laffitte, les Ternaux, les Delessert, occupaient cependant dans le monde financier une situation considérable ; réunis, ils auraient pu empêcher à jamais la banque juive, la banque allemande, de s’emparer des finances, d’introduire le vol sur le marché et de ruiner notre pays. Ils avaient été traités avec considération, comme ils le méritaient pour leur probité, par cette royauté imprévoyante sans doute, aimant trop les Français pour soupçonner les haines que la Franc-Maçonnerie attisait autour d’elle, mais si droite, si pure, si irréprochable au point de vue de l’honnêteté ! Ils étaient en relation avec des ministres qui n’étaient point encore, comme ceux d’aujourd’hui, des faiseurs de coups de Bourse et des lanceurs de mines sans minerai, mais des hommes irréprochables, qui sortaient pauvres des affaires, en gardant souvent pour tout pa-