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Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/205

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aimait la France et la Pologne, parce qu’elle avait été persécutée ; il détestait ce qu’il appelait, on n’a jamais su pourquoi, le parti prêtre, mais il n’admettait pas, comme Paul Bert, que l’homme fût tout à fait semblable à un chien ; il regardait sans horreur le crucifix qui ornait son humble demeure ; il se souvenait de l’avoir placé jadis sur le lit où quelque être cher venait d’expirer ; il y suspendait, aux Rameaux, la branche de buis bénit que l’enfant rapportait ; près du crucifix, parfois, était attachée la croix d’honneur de quelque compagnon de Napoléon Ier.

L’ouvrier parisien était, en effet, révolutionnaire et chauvin ; il tirait sur la troupe aux jours d’émeute, et sentait son cœur battre lorsque quelque régiment défilait dans les faubourgs. Convaincu, par la lecture d’Eugène Sue, que les Jésuites passent leur vie à accaparer les héritages, il n’en disait pas moins un amical bonjour au Frère qui l’avait instruit. Il s’élevait avec force contre la superstition, et aurait été désolé que son fils et sa fille ne fissent pas leur première communion. Le grand jour arrivé, il laissait la mère et l’enfant partir seuls pour l’église ; puis, brusquement, jetait l’outil, passait la redingote des dimanches, et, caché derrière un pilier, il cherchait le garçon ou la fillette parmi la foule blanche qui ondulait dans la nef au bruit des cantiques, aux clartés des cierges ; quand il avait reconnu un visage aimé, il se détournait pour essuyer une larme, se trouvait face à face avec un camarade qui pleurait comme lui et disait : « Toi aussi, mon vieux ? qu’est-ce que tu veux ? cela vous remue[1]. »

  1. Voir à ce sujet, comme excellent document sur l’état d’esprit réel de la population parisienne, le curieux Journal tenu