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IX


Il convient de s’arrêter ici sur l'attitude prise par le prince de Bismark vis-à-vis de la France. Nous pouvons dès à présent la juger telle que la jugera l’avenir, dont le Chancelier paraît s’être surtout préoccupé.

Le Chancelier de fer eut, en 1875, la pensée de se ruer sur nous. A son point de vue, avait-il tort ? Il se produisait alors, nous l’avons dit, une véritable tentative de relèvement. La terrible leçon semblait avoir porté ses fruits. On apercevait chez les nouvelles générations, qu’elles fussent bonapartistes ou royalistes, de l’ardeur, de l’élan, du dévouement. Ces jeunes officiers qui avaient appris le chemin des sanctuaires, ces vieux aumôniers qui réunissaient autour d'eux des soldats qui leur parlaient à la fois de leurs devoirs envers Dieu et envers la Patrie, ce retour vers les immortels souvenirs de la France chrétienne, tout cela inquiétait à bon droit l’étranger, et semblait annoncer que la grande nation allait redevenir elle-même.

Dès que rien ne fut plus à craindre et que le triomphe de Gambetta et des Juifs eut jeté la France en pleine décomposition sociale et militaire, le prince de Bismark cessa de nous menacer, et ne paraît pas même avoir voulu profiter de trop faciles avantages.

Ce qui est certain, c’est que sa conduite fut très nette. Nul ne pourra prétendre que l’homme d’État allemand ait trompé la France ; il lui a dit constamment la vérité. Lors du procès d’Arnim, il rendait publiques des lettres dans lesquelles il déclarait que la République était le gouvernement qui faisait le mieux les affaires de l'Allemagne. Une autre fois, il reconnaissait que la seule force qui existait encore en France était dans les