Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/311

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concours actif à nos soldats. Fera-t-on une exception en faveur des Israélites devenus citoyens ? Ce privilège serait injuste. Marcheront-ils avec les vrais Français ? Leur esprit si peu militaire sera d’un dangereux exemple. Enfin, qu’ils se battent ou qu’ils s’enfuient, leur présence dans nos rangs suffira pour ébranler la fidélité de nos auxiliaires musulmans et pour exaspérer l’ennemi.


L’Exposé des motifs ne permet pas de doutes sur ce point :


Lors de l’insurrection arabe, les Israélites ne se sont prêtés qu'avec une extrême répugnance au service militaire. Il a fallu les renvoyer d’autant plus vite, que les tirailleurs musulmans et les hommes des goums ne pouvaient accepter l’idée de faire le coup de feu contre leurs coreligionnaires arabes, en voyant des Juifs dans nos rangs. Ainsi, pour des raisons qui leur sont propres ou qui tiennent à leurs rapports avec d’autres races, les Israélites sont incapables du service militaire.


III


Les Juifs avaient eu peur : ils furent sans pitié. Les Arabes, qui s’étaient rendus sur la parole formelle, sur la parole écrite de nos officiers ; qui avaient des engagements signés par les généraux Lallemand, Bonvalet, Augeraud, furent exécutés, sans que nos officiers osassent protester contre ces infamies, qui les avilissaient eux-mêmes, qui détruisaient atout jamais le beau renom de loyauté de notre armée.

A Rebval, un malheureux Arabe avait conservé sur lui la lettre d’aman signée par nos généraux, et, naivement obstiné dans cette croyance qu’un soldat français ne manquait jamais à ses engagements, il la tendit à l’officier qui commandait le peloton d’exécution. L’autre, au lieu d’obéir à la voix de l’honneur et de faire exé-