Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/317

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De temps en temps la presse divulgue quelques-unes des monstrueuses exactions que le gouvernement républicain commet là-bas, d’accord avec les Juifs.

Le projet Tirman-Waldeck-Rousseau-Kanoui ne visait à rien moins qu’à l’expropriation pure et simple des Arabes au profit des Juifs.

La Chambre, à la grande colère des opportunistes, hésita devant l’énormité d’un tel acte, et refusa les cinquante millions que demandait, avec toutes sortes de paroles insidieuses, Tirman, l’ami des Juifs, qui avait fait le voyage tout exprès afin de décrocher cette riche proie, pour l’exploitation de laquelle un Crédit foncier était déjà constitué.

Le cœur se serre lorsqu’on pense à ce que pourraient faire de ces peuples des hommes qui seraient, pour ces frères cadets de la famille humaine, des aînés compatissants et bons.

On ne sait pas quel sentiment de reconnaissance éveille dans le cœur de l’Arabe tout acte qui est honnête et droit.

J’ai eu quelque temps pour secrétaire un ancien déporté de Lambessa. C’était le portrait parlant d’un des personnages du tableau si philosophique, si spirituellement observé, de Béraud : A la salle Graffard. Ces crânes en cône, qui ont comme une déviation du sens de l’idéal, sont malléables dans la jeunesse et facilement envahis par les vapeurs de tous les systèmes ; ils s’ossifient plus tard, et la vapeur, l’idée fausse, la doctrine erratique, restent là prisonnières. Doux d’apparence, têtus comme des mules, ces êtres-là résistent à tout. La vie épuise sur eux ses rigueurs sans les changer.

La vie, mon pauvre compagnon de travail avait appris à ses dépens ce qu’elle peut contenir d’amer-