Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


V


Une consolation cependant se dégage du spectacle de tant de tristesse.

C’est par l’Algérie, peut-être, que commencera la campagne antisémitique française.

De sourdes colères s’amassent dans le cœur de ces Arabes si durement foulés aux pieds par les Juifs. Des paroles qui parlent d’une revanche prochaine, s’échangent dans l’ombre, et si l’Alliance antisémitique universelle envoyait des agents de ce côté, nul doute qu’elle n’arrivât à un résultat.

En beaucoup de localités, les Européens refusent d’admettre les Juifs dans leurs lieux de réunion.

Les troubles du mois de juillet 1884, à Alger, eurent une importance exceptionnelle et constituèrent un véritable commencement de soulèvement antisémitique.

Les journaux parisiens, on le comprend, ne parlèrent de ces scènes significatives qu’à mots très vagues, comme ils parlent de tout à ce peuple qui se croit en avance sur l’univers et qui est moins informé de tout ce qui se passe que le dernier bourgeois de Liverpool ou d’Augsbourg.

Effrayé par une émeute de trois jours et par l’assaut donné aux maisons juives, le Consistoire, moins arrogant que de coutume, démentit énergiquement les insultes vomies par les Israélites contre la France.

« Les Français sont des lâches : ils ont capitulé en 1870. »

Tels sont, d’après le Petit Colon lui-même, qui était favorable aux Sémites, les propos qui avaient exaspéré la population.

Il est impossible de comprendre la monomanie qu’ont