Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/419

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80 ans, Déroulède est toujours « le patriotique Déroulède » ; Delpit, « notre sympathique confrère ». Adam était « le chevaleresque Adam »,

Mêlé aux affaires du Comptoir d’escompte, cet homme chevaleresque ne prouva guère sa chevalerie qu’en acquérant une fortune énorme, grâce à l’expédition du Mexique. Comment un républicain aussi pur, pouvait-il tremper dans ce qu’on nommait les « hontes impériales » ? Il faudrait ne pas connaître le parti pour songera s’en étonner.

Adam entré dans le scheol, sa veuve, qui avait mis une espèce d’auréole autour de cette nullité futée seulement pour ses intérêts, songea à s’auréoler elle-même. Robert de Bonnières nous l’a montrée faisant des incantations à Gambetta, et lui annonçant que tous les trèfles étaient sortis : ce qui est, comme on sait, signe d’argent. C’est par là qu’elle prit tous ces athées, superstitieux au fond comme des Cafres ; elle fut comme une sorte de Cailhava plus jeune, et se posa dans le parti en disant la bonne aventure à des gens qui n’avaient pas de destinée.

Elle était vraiment belle alors, elle avait une manière de salon, ce’qui ravissait tous ces bohèmes qui n’avaient jamais été qu’à l’estaminet. Elle apparaissait à toute cette Juiverie triomphante, avec des airs de reine de Saba. Un moment, elle espéra épouser Salomon alors dans toute sa gloire ; mais Gambetta ne témoigna qu’un médiocre empressement, et elle ne voulut pas — et elle eut raison — de ce gros Jéroboam de Spuller.


IV


Cet heureux temps semble passé. Quand l’opportunisme fut en baisse, Mme Adam essaya en vain d’aller