Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/481

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houzé, qui est le cri d’enthousiasme des Fils de la Veuve.

Le sous-préfet Daval avait eu raison. La perte était considérable, plus considérable qu’on ne le pensait. Le, Vénérable était un vulgaire faussaire, un simple escroc ; il avait dévoré jusqu’au dernier sou, sans bruit, dans les obscures débauches de la vie de province, l’argent qui lui avait été confié.

Voici ce qu’écrivait à ce sujet le Salut public, de Lyon :


Les faux sont innombrables. La manière de procéder de Guillot était, en effet, fort simple. Un prêteur apportait à l’étude ses deniers, destinés à un placement hypothécaire ; Guillot empochait le capital, fabriquait une fausse obligation signée du nom d’un faux emprunteur, et payait exactement les intérêts à l’aide des capitaux que de nouvelles dupes apportaient à l’étude. Rien de plus simple, vous le voyez. Il est bien entendu que je vous signale le procédé le plus ordinairement employé ; mais Guillot, suivant les circonstances, savait varier son répertoire et faire passer l’argent de la poche d’autrui dans la sienne sur des airs nouveaux.

Ce qui, à mon avis, est le plus digne de remarque en cette affaire, c’est que Guillot ait pu procéder ainsi depuis de longues années, sans être inquiété ni découvert. Ce fait prouve, de la part de sa clientèle, une confiance aveugle, qui s’attachait à un homme comblé d’honneurs par la République. Il ne faut pas oublier, en effet, qu’il y en a encore beaucoup pour qui les honneurs républicains signifient quelque chose. C’est bête, mais c’est comme ça !

Le passif, qui est considérable, constitue un véritable krach pour le canton de Trévoux : capitaux perdus et dissipés, procès nombreux et dispendieux.


Ce qui est inouï, en effet, c’est l’impunité dont jouissait Guillot, l’appui constant qu’il trouva, grâce à la Maçonnerie, dans le monde officiel, parfaitement au courant de sa situation.