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Ces bons Pères qui cherchent de vieux textes, ne te gênaient en rien ; tu as demandé qu’on les expulse. A ton tour maintenant ! Patere legem quam fecisti. »


II


Cette transmission par l’hérédité des haines religieuses ou des instincts antisociaux, est un des spectacles qui nous ont le plus frappé dans le cours de cet ouvrage. Sans accorder à l’hérédité le caractère fatal que lui attribue la science moderne, il faut admettre qu’elle joue un rôle considérable dans la constitution des êtres. Il y a de véritables prédestinations diaboliques. En 1790, le marquis de Rochefort, seigneur de Coulanges-la-Vineuse, gentilhomme ruiné devenu partisan de la Révolution, fait planter dans la cour de son château le premier arbre de la liberté qu’on eût vu en Bourgogne. L’arbre est béni par le curé Pyat. Le gentilhomme a été le grand-père d’Henri Rochefort. Quant au curé Pyat, il épousa une religieuse, et il eut d’elle deux enfants, dont l’aîné fut Félix Pyat. N’est-il pas étrange de retrouver ces deux noms dans la Commune ?

Un fils de forçat peut-il être un saint ? Oui, dit l’Église. Mais le sociologue, en acceptant cette affirmation, est obligé de reconnaître que, pour rester dans le chemin de la vertu, il lui faudrait plus d’efforts qu’à d’autres. S’il a reçu de l’éducation, l’homme né dans ces conditions évitera tout ce qui heurte de front la loi ; il abritera son action mauvaise derrière des phrases, des mots de progrès, de guerre au cléricalisme ; il s’appuiera sur une collectivité comme la Franc-Maçonnerie, mais il restera fils de forçat. C’était un psychologue plus fort que Bourget, que celui qui a dit : « Les