Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/518

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sont-ils vivement combattus par le ministère public, représentant de la morale. Il serait fâcheux de ne point donner le nom de ce magistrat de Martin-Feuillée qui répond à l’appellation de Morin. Goûtez le raisonnement de cet homme étonnant : « Il est inutile, dit-il, d’accorder des dommages-intérêts ; il y a eu diffamation, sans doute, mais la Sœur Saint-Charles est une personne respectable et bien connue ; or le préjudice causé est d’autant moindre, que la personne qui en souffre est plus respectée et plus estimée[1]. »

Je me tromperais fort si « l’acacia n’était pas connu » de ce magistrat paradoxal et farceur, et s’il n’avait pas un tablier maçonnique sous sa robe de procureur. Ce que je dis de la Sœur Saint-Charles, se peut d’ailleurs appliquer à tous les scandales montés par les Juifs.

Supposez que Camondo ou un Juif quelconque ait été malheureux en ménage. Se sentant mourir, il enlève à la femme qui l’a trompé, la garde de son fils, il prie la vieille mère qu’il vénère, d’élever honnêtement cet enfant. Un rabbin vient consoler cet homme, apporter quelque espoir d’une vie supérieure dans cette famille cruellement frappée.

Croyez-vous qu’un journal catholique se serait mêlé à ce drame intime, aurait attaqué cette grand’mère, in-

  1. Tribunal correctionnel de Grenoble, décembre 1882.
      Si l’on se plaçait au point de vue de ce Morin, il faudrait donc admettre que le tribunal a fait peu de cas de la réputation de Mme Hugues, puisqu’il lui a accordé 2,000 francs de dommages-intérêts et qu’il n’a condamné la Lanterne qu’à cent cinquante francs de dommages-intérêts envers la Sœur Saint-Charles. Je me hâte de dire que ce serait là une conclusion forcée : il ne faut voir dans la disproportion des deux chiffres qu’une nouvelle preuve de la servilité de la magistrature épurée envers les députés de la gauche.