Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/519

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suite ce rabbin ? Assurément non. Voyez, au contraire, ce que la presse juive, le Paris, de Veil-Picard ; la Lanterne, de Mayer ; le Voltaire, de Laffitte et de Strauss, ont tiré de cette affaire de Chaulnes, en haine de cette noble duchesse de Chevreuse, coupable de porter un des plus beaux noms de France[1].

L’erreur des catholiques est de placer leurs sentiments d’hommes du monde, d’hommes bien nés, de gentlemen, au-dessus de la responsabilité qu’ils ont de veiller sur les pauvres, sur les simples, sur les naïfs, qu’on égare avec de pareilles publications.

— Vous êtes coupable et bien coupable, disais-je à l’un d’eux, de ne pas vous servir de tous les moyens pour combattre le mal. Parmi les cent cinquante mille

  1. Toute cette campagne, déclamations sur la maternité, apitoiements sur la mère privée de ses enfants, aboutit naturellement à procurer une affaire à une Juive. Toutes les fois que vous verrez la presse parisienne partir tout à coup en guerre à propos d’une catastrophe ou d’un scandale, dites-vous : « Il y a un brave Israélite qui a envie de gagner quelques louis. » Les Delpit s’agitent, les Juifs les mènent.
      C’est une Mme Gerst qui est chargée de porter les diamants de la duchesse de Chaulnes au Mont-de-Piété, et il est permis de penser qu’elle a tiré quelque rémunération de sa peine. La Lanterne du 9 mars 1883 nous a donné le portrait de cette femme dévouée :
      « Mme Gerst est marchande à la toilette et demeure Chausséed’Antin, à côté de la République française. Elle a là une grande boutique, où l’on voit entassés les objets les plus hétéroclites, depuis les dentelles de grand prix, depuis les pièces d’argenterie, jusqu’aux bibelots les plus insignifiants, les plus inattendus. C’est ainsi qu’à côté d’une soupière d’argent qu’a failli acheter M. Gambetta, et qui est cotée dix mille francs, l’on voit accroché un minable cor de chasse tout bosselé, qui vaut bien soixante-quinze centimes, et dans lequel est passé un volant de Chantilly. La maîtresse du logis est une petite femme au type Israélite très accentué, universellement connue dans le quartier de la Chaussce-d’Antin, où tout le monde la désigne sous le nom de la Juive.