Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/573

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la vie sera la plus dure, qui auraient le plus besoin d’une foi, d’une espérance, d’un idéal, sont privés de tout enseignement religieux.

Élevés sans Dieu, vivant sans Dieu, ils mourront sans Dieu.

Le prolétaire est au terme de sa course. Sur la tombe des Romains on inscrivait le cursus honorum ; c’est le cursus dolorum qu’il faudrait inscrire, si les inscriptions ne coûtaient pas si cher, sur cette tombe qu’on va creuser dans la fosse commune pour ce paria et ce vaincu. Il a travaillé pour enrichir les Juifs ; il a été empoisonné par les marchands de vin juifs, chers à Lockroy : il est à bout. Jadis, ce déshérité trouvait près de son chevet un être de bonté, mère, sœur et femme à la fois, qui lui montrait un peu de ciel bleu.

La sœur n’avait pas besoin de parler beaucoup pour affirmer qu’il y avait, au delà de ce monde cruel et misérable, un monde où tout était justice et lumière : sa présence près de ce lit proclamait assez haut les promesses éternelles. Charmante, intelligente, riche souvent, elle avait tout sacrifié ; elle était là dans cette atmosphère empestée, attentive aux souffrances de tous, soignant avec un dévouement souriant des plaies parfois dégoûtantes, préférant à tout ce titre de servante des pauvres, c’est-à-dire, des enfants de Dieu.

Désormais, le malheureux n’a plus même le droit d’espérer dans une patrie céleste. Chien malencontreux qui, de sa vie, n’a jamais trouvé un bon os, il sera enfoui comme les bêtes, perindè ac jumenta.

Cette persécution du moribond, cette laïcisation contre laquelle ont protesté 76 médecins sur 80, est peut-être le crime des crimes parmi tant d’actes abo-