Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/83

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naît au fond d’une judengasse ; il gagne quelques sous dans une première opération ; il se lance à Paris, se fait décorer par l’entremise d’un Dreyfus quelconque, achète un titre de baron, se présente hardiment dans un grand cercle, prend les allures de quelqu’un qui a toujours été riche. Chez lui la transformation est en quelque manière instantanée ; il n’éprouve nul étonnement ; il ignore absolument certaines timidités.

Prenez un Juif de Russie chez lui, sous sa thouloupe crasseuse, avec ses tirebouchons et ses boucles d’oreille, et, après un mois de bains, il s’installera dans une loge à l’Opéra avec l’aplomb d’un Stern ou d’un Gunzbourg.

Par contre, si le Juif arrive tout de suite à l’aplomb, il ne parvient jamais à la distinction. A part certains Juifs portugais, qui, jeunes, ont de beaux yeux, vieux, une certaine majesté orientale, vous ne trouverez jamais chez aucun d’eux ce je ne sais quoi de calme, d’aisé, de courtois, de digne, qui fait qu’un grand seigneur français authentique, un Français de race, eût-il un vêtement râpé, se reconnaît partout.

Le Juif est insolent, jamais fier ; il ne dépasse jamais ce premier degré, auquel d’ailleurs il atteint très facilement. Les Rothschild, malgré leurs milliards, ont l’air de revendeurs d’habits. Leurs femmes, avec tous les diamants de Golconde, ressembleront toujours à des marchandes à la toilette, non point endimanchées, mais ensabbatées.

Il manquera toujours au Juif, vis-à-vis du chrétien, ce qui est l’attrait des rapports sociaux : l’égalité. Le Juif — qu’on tienne bien compte encore de cette observation — ne sera jamais l’égal d’un homme de race chrétienne. Il rampe à vos genoux, ou il vous écrase sous son talon ; il est dessous ou dessus, jamais à côté.