Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/185

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C’était à Paris, écrit-il, au commencement de l’été (24 juin 1240). La cour de saint Louis, présidée ce jour-là par la reine Blanche, s’était grossie d’un nombre considérable de clercs ou de prélats appartenant aux diocèses voisins. Guillaume n’avait eu garde de manquer au rendez-vous. Quelques volumes couverts de caractères étranges attirèrent l’attention des curieux et l’on sût du converti Nicolas que ces signes étaient de l’hébreu et ces livres le Talmud. Mais bientôt un spectacle plus intéressant captiva l’assistance. La porte de la salle venait de livrer passage à quatre rabbins, qu’un auteur juif, dans son enthousiasme, décore du titre « d’héritage saint », « de sacerdoce royal », c’était Jechiel de Paris, Juda fils de David, Samuel, fils de Salomon et Moïse de Coucy, fils de Jacob, ce dernier célèbre par ses prédications tant en France qu’en Espagne. Suivant le récit hébreu, ils entraient tristes et inquiets dans le palais du roi infidèle, tandis que le peuple juif se dispersait de tous côtés, comme un troupeau sans pasteur. »

Toutes facilités furent laissées aux Juifs pour se défendre et ils le firent avec habileté et courage. Ils n’en furent pas moins forcés de reconnaître que le Talmud contenait des prescriptions contraires, non seulement à toute société chrétienne, mais à toute société civilisée.

On trouva sans doute dans ce livre, examiné avec soin, des assertions plus graves encore que celles que cite M. Noël Valois. On y vit, non sans horreur, que Jésus-Christ est plongé dans l’enfer, dans la boue toujours bouillante, que la sainte Vierge a engendré son divin Fils à la suite d’un adultère commis avec un soldat nommé Pandara, que les églises sont des cloaques, les prédicateurs des chiens aboyeurs.

Ces aménités, qui défrayent encore la polémique de la presse juive, ne choquent même plus les gens du monde aujourd’hui, mais il en était autrement alors.

D’autres passages étaient faits encore pour inquiéter à bon droit.