Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et fit présent d’un Pentateuque avec ses ornements. On lui donna la première place par sa qualité de cohen et la prééminence sur tous les autres Israélites. »

Les rabbins de Hambourg et de Londres confirmèrent inutilement ces attestations ; cohen ou non, Peixotto ne put figurer dans l’église de Talence. En tout cas, la Révolution qui immola tant d’illustres victimes, en vertu du principe d’égalité, fut indulgente pour cet ami des privilèges. La Terreur qui tua Malesherbes, André Chénier, Lavoisier, le vieil abbé de Fénelon, un nonagénaire qui avait été le bienfaiteur des malheureux, ne tua pas Peixotto.

Peixotto en fut quitte pour une amende, comme tous les Juifs de Bordeaux, d’ailleurs, à part un seul.

Le 16 décembre 1793, la commission militaire rendait le jugement suivant : Convaincue que l’homme qui idolâtra les rois et eut l’orgueil, même sous l’ancien régime, d’être au-dessus de tous les nobles, ne pourra jamais être l’ami de la liberté, ayant cependant égard à son empressement à acheter des biens nationaux, quoiqu’il ne puisse avoir, en vue que ses propres intérêts, le condamne à une amende de 1,200,000 livres dont 1,000,000 pour la République, et 200,000 livres pour les sans-culottes de Bordeaux. »


Un autre personnage important de la Juiverie en France, au XVIIIe siècle, fut Liefmann Calmer. L’annuaire des Archives israélites nous apprend qu’il était né en 1711, à Aurich, dans le Hanovre. Il s’appelait en hébreu Moïse Eliezer Lipmann, fils de Calonymos ; c’est sans doute la transcription hébraïque qui a fait Liefmann de Lipmann et le nom de Calonymos (en allemand Kallmann), qui est devenu son nom de famille, Calmer.

Calmer se fixa d’abord à La Haye et épousa Rachel Moïse