Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/338

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Les usures des Juifs sont si énormes qu’elles ont donné lieu à un délit qui ne s’était pas encore présenté dans les cours criminelles de l’Alsace. Ces cours ont eu à juger, depuis quelque temps, des causes pour de fausses quittances qu’on opposait aux Juifs dont la mauvaise foi a seule inspiré l’idée.

Les corps administratifs et judiciaires ont dû transmettre au ministre de Votre Majesté des détails plus étendus sur les maux, qui résultent de l’usure et de la mauvaise foi des Juifs.

L’empereur, avec cette attention qu’apportait aux moindres choses ce puissant cerveau qui embrassait le gouvernement du monde, non point dans son ensemble seulement, mais dans les plus minutieux détails, se faisait adresser des rapports constants sur cette question[1].

Le rapport qui lui fut envoyé à Firckenstein, le 25 août 1807, par Champagny[2], et sur lequel nous lisons : Objet urgent, renvoyé au Conseil d’État, section de l’intérieur, est incontestablement la base du fameux décret du 17 mars 1808.

Le premier moyen de prévenir ces désordres, disait le ministre, c’est de mettre l’autorité en mesure d’interdire toute espèce de trafic à l’homme qui aurait ainsi abusé de la facilité laissée par les lois pour les transactions civils. Ainsi les Juifs du dehors, sur les

  1. A la date du 30 mai 1807, avait été déjà rendu un premier décret portant sursis à l’exécution des jugements rendus en faveur des Juifs contre les cultivateurs.
        L’exposé des motifs disait :
        Napoléon… Sur le compte qui nous a été rendu, que dans plusieurs départements septentrionaux de notre Empire, certains Juifs, n’exerçant pas d’autres professions que celles de l’usure, ont, par l’accumulation des intérêts les plus immodérés, mis beaucoup de cultivateurs de ce pays dans un état de grande détresse, nous avons pensé que nous devions venir au secours de ceux de nos sujets qu’une avidité injuste aurait réduits à ces fâcheuse extrémités.
  2. Archives nationales, A. F, iv.