Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/371

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devant eux des perspectives de terre promise. Une part même était réservée à ces nobles sentiments de l’âme, à ces principes de respect, de foi, de fraternité sans lesquels l’homme tombe au rang de l’animal.

Artistes, penseurs, écrivains, hommes à projets, les Saints Simoniens ne blasphémaient pas salement, ils n’outrageaient pas bassement ces belles idées qui ont civilisé le monde. En tout ils étaient la négation du Judaïsme que nous voyons à l’œuvre et que l’on peut appeler le Judaïsme franc-maçonnique ou le Judaïsme gambettiste. Les Saints Simoniens se proposaient de résoudre la question sociale, le Gambettiste déclare qu’il n’y a pas de question sociale pas plus qu’il n’y a de bon Dieu. Rien faire sur la terre quand on n’est point né coulissier, rien à espérer dans le ciel. Quand Gambetta ou ses successeurs. Ferry, Tirard, Paul Bert et ceux qui les entourent sont repus, les autres peuvent se brosser le ventre sans avoir le droit de chercher une Providence absente dans un firmament vide.

Le Saint-simonisme, en outre, était profondément artiste, il avait des musiciens comme David, des critiques comme Thoré, des écrivains comme Pierre Leroux, Jean Reynaud, Buchez, Émile Chevalier, Lerminier. Le Gambettiste, ainsi que l’a très justement expliqué Zola, avait et a encore, car il n’est pas tout à fait mort, la haine du boursier pour tout ce qui est la littérature et l’art, il ne peut montrer que des valets de plume comme Laurent ou des histrions comme Coquelin.

Capefigue a discerné, avec sa pénétration habituelle, les caractères qui différencient le Judaïsme fermé du Saint-simonisme que l’on pourrait appeler le Judaïsme ouvert.