Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/469

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ces Cercles ouvriers qui sont un si noble essai de socialisme chrétien.

Chose curieuse, ce prince, dont la mère avait été déshonorée par Deutz, fut soigné par deux médecins juifs, car Vulpian n’a été appelé qu’au dernier moment. A-t-il recherché cette expiation par esprit de sacrifice ? Je veux le croire car une telle préférence eût été bien singulière.


Après avoir laissé passer l’occasion et n’avoir travaillé que très mollement à amener la seule solution possible, les hommes d’Etat, qui dirigeaient si malheureusement le parti conservateur, eurent quelques velléités de réagir au 16 Mai et ils auraient réussi s’ils avaient eu la moindre énergie. Qui ne connait, hélas ! les conditions ridicules dans lesquelles le combat fut engagé par des êtres pusillanimes qui, après avoir mis leur épingle au jeu sans trop savoir pourquoi, n’étaient préoccupés que de la retirer ?

Des deux chefs du Seize-Mai, le plus disposé à sacrifier sa vie eût été certainement le duc de Broglie, mais il était gêné par les habitudes d’un tempérament tout littéraire, par cette perpétuelle hésitation d’esprit qui rend les hommes d’une certaine école politique impropres à toute détermination virile. Fourtou, pur gascon, vrai capitan de comédie, était avec plus de rouerie, le modèle du Sulpice Vaudrey de Monsieur le Ministre, le provincial corrompu par la vie de Paris, il ne profita de son passage au ministère que pour « s’en fourrer jusque là. »

Le duc de Broglie était timoré comme un parlementaire, l’autre poltron comme la une, le premier avait peur d’endommager sa doctrine, l’autre tremblait de compromettre sa peau[1]

  1. Ce ministre si mou qui, avec la puissante machine de la centralisation à sa disposition, croyait aller jusqu’aux dernières limites