Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/69

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cela que Disraëli fit entreprendre à l’Angleterre, sous l’éternel prétexte d’une prétendue offense qui n’avait jamais existé, la guerre de l’Afghanistan qui a coûté tant d’hommes et tant d’argent. M. Gladstone, dans le grand meeting tenu le 8 octobre 1881, à Leeds, flétrissait énergiquement cette expédition désastreuse qui « avait eu pour résultat d’aliéner aux Anglais les Afghans amis, et de détruire la barrière morale qui existait entre l’Angleterre et l’empire Russe. « J’ai le plaisir de vous annoncer, ajoutait-il, que nous nous sommes presque complètement retirés de cette entreprise folle et criminelle et que nous avons pu effacer quelques-uns des souvenirs les plus malheureux et les plus scandaleux inscrits dans les fastes de notre histoire. »

Les événements de 1885 où l’Angleterre, en reculant devant la Russie, perdit tout son prestige dans les Indes, et prépara la chute prochaine de sa domination prouvent à quel point M. Gladstone avait vu juste dans cette question[1].

  1. Au mois d’avril 1885, la Judische Press a donné quelques détails intéressants sur les Juifs de ces contrées. « On signale, disait-elle, une population juive importante à Merv, dans le Turkhestan et à Seraks qui est l’un des points d’appui de l’armée russe. La plupart sont originaires de la Perse et de l’Afghanistan. Le Schocker de Merv est natif de Merched, en Khorassan. On sait que les Israélites de cette contrée furent contraints par les armes, il y a de cela quarante-cinq ans, d’embrasser l’islamisme. Cinq cents familles coiffèrent ainsi le turban, mais cette conversion, comme celle des Maranas d’Espagne, ne fut qu’apparente. Officiellement ils pratiquent la religion musulmane, mais leurs sentiments sont restés israélites, et intérieurement, dans leurs maisons, ils observent scrupuleusement le culte de leurs ancêtres. Chaque famille a son schocket qui saigne clandestinement les animaux de boucherie. Ces Israélites se marient exclusivement entre eux, les jeunes filles, — elles prennent mari vers 9 ou 10 ans — loin de recevoir une dot, dédommagent leurs parents par une