Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/74

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Une autre assertion de Disraëli, qui prétend ailleurs que beaucoup de membres de la Compagnie de Jésus ont été juifs est absolument insoutenable. Les Jésuites, auxquels leurs adversaires eux-mêmes n’ont jamais refusé une certaine intelligence, se sont toujours défiés des Juifs comme de la peste. Les règles de l’illustre Société sont formelles à cet égard, elles défendent absolument de recevoir dans la Compagnie quelqu’un qui descende de race juive ou sarrasine en remontant jusqu’au cinquième degré. C’est un empêchement absolu, indispensabilis, pour lequel le P. Général lui même ne peut accorder de dispense. Congregatio declaravit et statuit hoc decretum non essentialis sed indispensabilis impedimenti vim obtinere, sic scilicet ut nullus omnino superior ac ne ipse quidem Proepositus generalis in eo dispensare possit atque ita deinceps integre inviotateque servandum esse[1].

Le seul Juif qui soit jamais entré dans l’ordre à la suite de circonstances tout à fait exceptionnelles n’a pu y rester[2].

Ces prescriptions n’ont rien qui étonnent. Autrefois, en effet, on ne parlait pas à tout instant de sociologie, mais il existait une science sociale basée sur l’expérience, l’observation des faits, l’étude les types, on savait parfaitement quelle était la puissance de l’hérédité.

Les précautions prises contre les Maranes, les Judaïsants,

  1. Institutum societatis Jesu. Roma, typis civitatis catholicæ, 1869, tome V. Decreta Ve congregationis generalis. Decretum LII.
  2. À l’école de la rue des Postes on avait reçu comme répétiteur Dacosta père qui se trouvait dans une position précaire. On sait le rôle que son fils a joué dans l’exécution des otages. L’essai n’avait rien d’encourageant.