Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/107

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Juifs, tous ses employés étaient juifs. Son homme de confiance était un nommé Rappaport, qui gagna dix millions avec lui.

Bontoux, cependant, parait avoir été relativement de bonne foi. Les affaires dont il s’occupait étaient sérieuses. Le projet de Banque orientale, qui souleva particulièrement contre lui Camondo et les Juifs levantins, aurait donné à la France une grande influence en Orient.

On a peine à s’expliquer néanmoins que, pour son propre honneur, il n’ait jamais, sinon pendant, au moins après, parlé de la lutte qu’il voulait soutenir contre les Juifs, et qu’il se soit contenté de murmurer vaguement à la cantonade. On aurait aimé que ce vaincu dît loyalement : « Voilà ce que j’ai voulu faire, voilà les obstacles contre lesquels je me suis brisé, l’organisation de la Banque juive est constituée de telle façon, elle dispose de tels moyens. » Il y aurait eu là au moins un enseignement social.

Ce qui est certain, c’est que toutes les règles de la justice furent odieusement violées dans cette circonstance. Les directeurs de la Société furent arrêtée sans enquête, sur la plainte d’un seul individu qui prétendait qu’on avait disposé de ses fonds, ce qui fut reconnu plus tard absolument faux[1]. Rien n’était perdu alors puisque des sommes énormes étaient dues à la banque, que deux jours après devait avoir lieu une réunion générale qui aurait certainement sauvé la situation[2].

  1. Est-il nécessaire de rappeler qu’après le désastre de la Banque de la Loire, Savary, l’ancien sous-secrétaire d’Etat à la justice, fut laissé libre, put continuer à monter des entreprises d’électricité et même courir des aventures qui ont eu leur dénouement à la Brasserie des Martyrs ?
  2. J’ai constaté combien les administrateurs furent imprudents,