Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/135

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Jamais aucun compte bien net n’a été fourni. Les comptes de la loterie de Murcie n’avaient pas encore été liquidés au mois de mai 1833. On essaya d’interroger, à ce sujet, un M. Bidaut, conseiller de préfecture de la Seine, qui figurait dans le comité, mais on n’en put jamais obtenir une réponse claire. Des faits étranges s’étaient passés à cette occasion, puisque, dès le 15 mars 1880, des négociants fort honorables, qui faisaient partie du comité, avaient rédigé le procès-verbal suivant que le Clairon a reproduit dans son numéro du 30 mai 1883, sans que personne ait protesté.

Séance du 15 mars 1880

« Les membres du Comité du commerce et de l’industrie chargés de l’organisation de la loterie franco-espagnole, voulant poursuivre jusqu’au bout la mission qu’ils ont acceptée, mais désireux de ne pas endosser la responsabilité d’actes très regrettables, blâment énergiquement leur président, M. Jules Jaluzot, et passent à l’ordre du jour. » (Adopté à l’unanimité des votants. — 12 voix, 2 membres s’étant abstenus.)

Quels étaient ces actes très regrettables ? Malgré ce blâme formel, M. Jaluzot n’en resta pas moins président du comité. J’ai vu depuis, dans des feuilles publiques, que des alcades espagnols étaient poursuivis pour s’être indûment approprié des fonds, ce qui tendrait à indiquer que certains fonds, au moins, avaient réussi à franchir la frontière. Je n’ai pas mission de tirer au clair cette affaire qui me paraît fort compliquée. Le fait constant, je le répète, c’est qu’en dépit de la présence d’un fonctionnaire du gouvernement, les comptes d’une loterie, autorisée en 1879, n’étaient pas encore réglés en 1883.

Les comptes sommaires du comité d’Ischia on été publiés. On y a vu que les sommes distribuées ont été de 165.523 francs 80 centimes, plus 4.400 francs mis en réserve