Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

camp, assistant à cet affreux spectacle d’un Français cravaché par dix valets anglais réunis contre un homme seul ?

Voilà où mènent l’oisiveté, la vie du turf, le goût des plaisirs bas.

An concours hippique tous les prix sont pour Israël. Camondo, ce gros Juif qui ressemble à un chef d’eunuques abyssins qui aurait déteint, ce Turcaret levantin dont Carolus-Duran exhibait, au Cercle des Mirlitons, l’image cauteleuse et blafarde, triomphe avec un mail coach noir bleu attelé de quatre chevaux bai-brun. Les journaux conservateurs nous emmènent visiter les écuries ; nous apprenons chemin faisant que le piqueur Arthur Yoodrook « a un traitement d’ambassadeur, » il y a quatre couronnes en cuivre sur les stalles, les couvertures sont bleues bordées de rouge, aux angles des armoiries brodées à la main avec cette devise : Charitas et fides.

Hirsch n’est pas oublié. Il a obtenu lui, un prix de première catégorie avec Sanshine et César qui s’attèlent en flèche ; quant à Rob Roy et Bonmary, ils steppent. Camondo a vingt-quatre chevaux dans son écurie, dont seize au harnais toute l’année, et huit chevaux de selle ; Hirsch n’en a que vingt-trois, mais parmi eux on compte un arabe rouan, présent de S. M. l’Empereur d’Autriche, à l’ami du pauvre comte de Wimpffen. Si le maître n’est pas impeccable, la tenue de l’écurie l’est. La sellerie, notamment, est une merveille : « C’est une pièce spacieuse, haute de plafond, dont la cheminée en marbre est un chef-d’œuvre. Tout cela brille et reluit et offre le spectacle de l’arrangement le plus ingénieux. »

Le sens moral est tellement oblitéré chez les classes supérieures que personne ne trouve mauvais de récompenser le luxe conquis grâce à ces Bons turcs qui ont ruiné