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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/159

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tant de Français. Ceux qui se montrent le plus obséquieux devant ce Juif allemand feraient condamner à la prison un pauvre diable qui aurait pris un fagot dans leur bois. Les autres ne poursuivraient pas le voleur de fagot, mais, natures molles et faibles, ils ne s’étonnent point qu’on ose étaler devant eux une fortune mal acquise.


La vie de cercle est la conséquence de la passion des courses. Le gouvernement aide tant qu’il peut à la démoralisation par le jeu. Là encore on retrouve l’hypocrisie républicaine, cet amour de tout ce qui est trouble, de tout ce qui permet de réaliser des bénéfices honteux que les députés de la gauche se partagent clandestinement.

Paris, depuis la République, est devenu une immense maison de jeu. On joue partout et partout d’une façon mal-honnête[1]. La cagnotte, Dame Joséphine, comme on la nomme, prélève sur chaque joueur un impôt véritable-

  1. Au mois d’octobre 1884, l’indignation fut si vive, les plaintes si nombreuses, qu’on se décida à fermer le Cercle des Arts libéraux fondé par Devries et quelques établissements du même ordre, mais ils se sont reconstitués sous d’autres noms. C’est Leconte qu’il eût fallu poursuivre, pour donner l’exemple. En une seule année, le produit de la cagnotte du Cercle des Arts libéraux s’était élevé à quatorze cent mille francs, ce qui, a dix pour cent, donne une somme de quatorze millions mis en banque.
        Le Cercle de la Franc-Maçonnerie fut naturellement respecté. On laissa subsister en outre : le Cercle central, le Hunting-Club, le Cercle des Arts-Réunis, le Cercle de l’Escrime, le Cercle de la Presse, le Cercle artistique de la Seine, le Cercle Washington et le Cercle Français.
        La cagnotte quotidienne de ces neuf établissements est de 69,800 francs.
        Le Cercle de l’Escrime, auquel Camescasse n’a pas touché, est fortement appuyé par des hommes d’état républicains qui trouvent là le déjeuner et le dîner : il a pour président un nommé Etienne Junca, Juif, je crois, d’origine, et qui a été décoré comme homme de