Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/177

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chrétienne d’abord et ensuite dans la crainte de voir tout le faubourg Saint-Germain s’adresser à lui de préférence. Comme ce capucin connaît le Paris actuel !

L’industriel dont je parle, écrit le Père Ludovic, a osé imprimer les paroles suivantes :

« L’Eglise catholique a généralement payé avec la canonisation les principaux crimes, folies et forfaits que des hallucinés ou des misérables ont commis à son profit, pendant les huit à dix siècles de l’organisation de sa puissance matérielle.

« En résumé, dans la longue liste des Saints, les honnêtes gens sont les exceptions.

« Le faux Dieu, individu à grande barbe, est le fétiche au nom duquel les despotes cléricaux et politiques de ce bas monde règnent sur les masses. »

Un fort volume in-8e de 536 pages est rempli tout entier de blasphèmes semblables contre Dieu, contre Jésus-Christ, contre la sainte Vierge et les Saints. Il est fait des calomnies atroces contre l’Eglise, le clergé séculier et régulier et contre les chrétiens pratiquants. Il est dit, par exemple, que le mot de crétin vient de Christin ou Chrétien et qu’en effet les crétins seuls peuvent être chrétiens. Il y a dans le livre des excitations haineuses adressées au gouvernement de la République pour le pousser à prendre quantité de mesures de persécution contre l’Eglise catholique.|95}}

Eh bien ! Cet industriel n’a pas eu de clients plus fidèles et plus dévoués à ses intérêts que certains catholiques notables, chefs autorisés des royalistes et des hommes d’œuvres.

De grandes dames, fort pieuses, recommandaient partout et recommandent encore cet impie.

Elles communient chaque matin et, après avoir reçu dans leur cœur le Dieu de l’Eucharistie et lui avoir promis de le servir, elles appellent le jour même cet athée haineux, le comblent d’honneur, et lui font des commandes qu’elles payent grassement.

Voilà où mène l’ignorance, car l’ignorance seule explique ces énormités. Quand j’ai révélé à quelques-uns de ces catholiques ce que faisait cet industriel avec leur argent, ils ont tous répondu : « Je ne le savais pas »