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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/21

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Rome émancipa les esclaves qui avaient combattu pour elle pendant la Guerre sociale, et quelque proclamation, honorant du titre de citoyen français ceux qui s’étaient montrés dignes de ce nom, eût produit un effet considérable en Algérie.

Mais les hommes de Tours ne considéraient pas les choses ainsi. A côté de l’Arabe qui se bat, il y a en Algérie une race abjecte qui ne vit que de trafics honteux, qui pressure jusqu’au sang les malheureux qui tombent sous ses griffes, qui s’enrichit de la dépouille d’autrui. C’est à cette race qu’étaient acquises toutes les sympathies du gouvernement de la Défense nationale, et plus particulièrement de Crémieux.

Ce qu’est le Juif, en Algérie, rien de ce que nous voyons ici ne peut nous en donner une idée, car l’usure juive, qui a atteint en certains pays, en Alsace notamment, des proportions incroyables, n’est rien à côté de l’usure arabe.

La lettre de l’Empereur sur l’Algérie cite dans cet ordre un fait entre mille[1] :

Au mois de novembre 1861, deux douars de la tribu de Djebela (Aghalih de Mostaganem), atteints par plusieurs mauvaises années consécutives, n’avaient pas de grain de semence. Les principaux membres de ces douars, leur caïd en tête, eurent recours à un Israélite de Mostaganem. Celui-ci consentit à leur livrer de l’orge au

    de l’Algérie, il disait : « un jour la France trouvera chez les Arabes ses légions arabes comme autrefois Rome en trouvait dans ses colonies d’Espagne et des Gaules, et c’est une belle question à préparer, je crois, comme appendice du système de recrutement général de notre armée… »

  1. Lettre sur la politique de la France en Algérie, adressée par l’Empereur au maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta, gouverneur général de l’Algérie.