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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/22

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prix exorbitant de 36 francs le quintal. Cette somme devait être restituée à la récolte suivante, non en argent mais en nature, au prit courant des marchés. Or, au mois d’août 1862, l’orge valait 7 fr, le quintal et les gens de Djebela durent rendre près de six quintaux pour un, c’est-à-dire qu’ils avaient emprunté à 600 p. 100[1].

Grâce à ces procédés, le Juif jouit en Algérie d’un mépris que l’on comprend. Il peut entrer à toute heure sous la tente et dans la maison d’un Arabe, les femmes ne se couvriront même pas de leurs voiles, pour elles le Juif n’est pas un homme.

Un Arabe se croirait déshonorer s’il tuait un Juif.

Dans l’affaire de la caravane de Guefsa, en 1871, un des accusés, Ben Ganah, ordinairement impassible, eut comme une explosion de fureur quand on l’accusa du meurtre d’un Juif. « Moi, disait-il, tuer des Juifs ! J’ai tué des Hammama, je vengeais mon père, mais on ne tue pas un Juif, on ne tue pas une femme. Si j’avais tué un Juif, serais-je venu de moi-même m’offrir à votre justice ? Je n’oserai pas me montrer dans ma tribu. »

Jamais, dit à ce sujet M. du Bouzet[2], jamais un cavalier des

  1. Dans un journal républicain, et à coup sûr peu hostile aux Juifs, la France, M. Huguounet écrivait à la date du 3 juillet 1884, à l’occasion des troubles sémitiques d’Alger : « L’usure est réellement épouvantable. En voici un exemple : Les Turcos et les Spahis, à la veille de toucher leur solde, empruntent un franc pour en rendre deux le lendemain, c’est-à-dire 8.630 francs pour 100.
        Thomson, le député d’Oran, et le Juif Etienne qui, contrairement à la loi, est à la fois inspecteur général des chemins de fer et député, auraient eu une belle occasion pour vanter les vertus d’Israël et ses sympathies envers ceux qui servent la France.
  2. Les israélites indigènes de l’Algérie, pétition centre le décret du 24 octobre 1870, par M. Charles du Bouzet, ancien préfet d’Oran, ancien commissaire extraordinaire en Algérie.