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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/244

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Ils brûleront tout,
Pilleront partout…..
Ce sera bien fait !
Du choix qu’elle a fait
Ce sera l’effet !
Et nous, réjouis.
Voyant ce gâchis,
Nous, n’en pouvont plus,
Nous rirons tous trois comme des bossus.

Le point qu’il faut toujours bien voir c’est l’hypocrisie, le mensonge, la convention qui sont l’estampille, le stigmate de l’époque. Les académiciens, en effet, ne sont pas honnêtement et franchement folâtres, ils parlent solennellement, ils déclarent que le talent ne suffit pas pour entrer à l’Académie, qu’il faut encore faire un bon usage de ce talent.

On leur dit :

« C’est donc faire un bon usage de son talent que de raconter, avec toutes sortes de détails croustillants, l’histoire — du reste bien juive encore — d’une mère qui vend sa progéniture, comme Mme Cardinal, d’un père qui vit dans l’aisance aux dépens de l’amant de sa fille ? C’est donc cette littérature que vous proposez comme exemple aux jeunes gens ? »

Ils imitent les vieillards vénérables qu’on surprend juste au sortir du mauvais lieu et qui, un peu essoufflés par l’exercice auquel ils viennent de se livrer, attendent quelques instants avant d’avoir repris, avec leur haleine, l’attitude des grands jours officiels ou des assemblées de famille.

Puis ils se décident à murmurer : « Oui, monsieur, l’Académie est un grand corps, nous aimons la tenue, nous demandons des œuvres qui excitent le patriotisme, qui élèvent les cœurs : Sursum corda ! »