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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/245

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Comme exemple de Sursum corda ! il faut rappeler ce qui s’est passé au moment des funérailles de Victor Hugo. Rien ne montre mieux l’abaissement dans lequel l’Académie est tombée. C’était M. Maxime du Camp qui, en qualité de directeur en exercice, devait se charger du discours d’usage et il convient de dire que, très résolu à ne pas reculer, il prépara immédiatement son discours en disant qu’il le prononcerait avec deux revolvers dans sa poche. Le discours, ajoutons-le, était un éloge complet du poète que M. Maxime du Camp admire plus que personne.

L’Académie, le premier corps littéraire de France, s’affola devant les menaces de quelques feuilles de chou écarlate et, dérogeant à tous les usages, elle retira à M. Maxime du Camp le droit de porter la parole en son nom.

Ce fut M. Emile Augier qu’on désigna ; on n’avait pas à craindre avec lui de déplaire à la plèbe. Ancien parasite du prince Napoléon, ennemi de Victor Hugo quand il était proscrit, insulteur de Veuillot quand il n’avait plus de journal pour lui répondre, il se consola de ne pas avoir à demander, comme les sénateurs de l’ancienne Rome, la mise au rang des dieux d’un Tibère ou d’un Caracalla en étouffant, sous des louanges qui sonnaient faux, le pauvre grand génie que l’amour de la popularité avait fait tomber de si haut[1].

  1. Nous retrouvons là l’éternelle race des affranchis, insolents à l’occasion contre le pauvre, contre celui qu’ils croient faible, contre ceux qui refusent de plier le genou devant les idoles et toujours prêts à entonner les litanies pour le divin Empereur ou le divin Marat.
        « Claude Auguste, vous êtes le modèle des frères, des pères, des amis, des sénateurs et des princes (quatre vingt fois) ; Claude Auguste, délivrez nous d’Auréolus (cinq fois) ; Claude Auguste,