Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/27

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comble du comique ? N’est ce pas de l’Erckmann-Chatrian africain ?

Derrière ce délire patriotique apparent, il y avait tout simplement quelques agents allemands qui distribuaient de l’argent aux meneurs de cette tourbe internationale pour empêcher que nos officiers, en revenant prendre leur place en Algérie, ne rendissent disponibles d’autres officiers dont on avait grand besoin en France.

Ces preuves de dévouement ne firent qu’affermir Crémieux dans son dessein. Il était, comme il le dit lui-même, « Tout à la joie, une des plus grandes de sa vie, de donner à trente mille de ses coreligionnaires le titre de citoyen français. » Il préparait d’ailleurs ces décrets sans consulter personne qui fût au courant des affaires de la colonie ; il s’était fait, remettre tous les dossiers concernant l’Algérie et il eut soin en se retirant d’en dérober les principales pièces[1].

Le 24 octobre 1870, le gouvernement de la Défense publia le fameux décret.

Le gouvernement de la Défense nationale décrète :

Les Israélites indigènes des départements de l’Algérie sont déclarés citoyens français. En conséquence leur statut réel et leur statut personnel seront à compter de la promulgation du présent décret réglés par la loi française ; tous droits acquis jusqu’à ce jour restent inviolables.

Toute disposition législative, tout sénatus-consulte, décret, règlement ou ordonnance contraire sont abolis.

Fait à Tours, le 24 octobre 1870.

Ad. Crémieux, L. Gambetta, A. Glais-Bizoir, L. Fourichon.
  1. Rien n’a pu être retrouvé des documents à l’aide desquels furent préparés les décrets du 14 octobre. (Rapport de M. de la Sicotière.)