Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait élargi un peu son cadre, il se serait approché bien près de Balzac.

Qu’il est vivant ce Rebb Schmoull, le petit colporteur de Bohême qui gagne quelques millions en de malpropres spéculations et qui, tout à coup, se présente, sous le nom de baron Rakonitz, à Paris, où la haute noblesse l’accueille à bras ouverts ! Quel trait de mœurs parisiennes que cette alliance du baron et de la comédienne juive Sophie Fuch ! Le baron lance l’actrice pour s’en servir comme d’un instrument afin de se venger d’un homme du monde, le vicomte de la Landelle, dont il a supporté les dédains, et quand cette fille s’est prostituée à tout Paris, le vicomte l’épouse solennellement. Grâce à la duchesse d’Ermenonville, le baron finit à son tour par épouser l’héritière d’un grand nom, Mlle de Solignac, et tout le faubourg Saint-Germain assiste au mariage.

Les portraits sont criants de vérité. Chacun nomme Rakonitz, vendeur de canons qui ne partent pas, lanceur de mines qui ne contiennent pas plus d’or que celles de l’Uruguay, créateur de chemins de fer fantastiques, restaurateur des finances de l’empire de Gulistaa. Voici des per-

    et s’était engagé à le publier dans un délai très court ; il rendit cependant son manuscrit à l’auteur du ’Baron Vampire’, en lui disant qu’un rabbin anquel il avait soumis l’ouvrage en avait déclaré la publication impossible. Quand les Monach parurent, Charnacè s’étonna qu’Ollendorff éditât un volume sur un sujet semblable, après avoir refusé le Baron Vampire : « Oh ! ce n’est pas la même chose ! le rabbin auquel j’ai montré les Monach m’a déclaré que ce livre était très flatteur pour les Juifs. »
        Je ne blâme pas, bien entendu, Ollendorff de s’être adressé à un prêtre de sa religion. J’ai consulté moi-même cet ecclésiastiques sur mon livre, pour savoir s’il ne contenait pas d’erreurs théologiques. S’il s’en était glissé une par hasard, je prie les membres du clergé de vouloir bien me la signaler.