Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/286

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La loi, que tout le monde déclarait inapplicable, a été votée, malgré tout, car les Juifs la voulaient. Français d’hier, le Hambourgeois Reinach[1] trouve tout simple de chasser du sol, d’exterminer, selon l’expression de Racine, des hommes dont les ancêtres sont depuis des siècles sur la terre de France. Pour quel crime ce nouveau venu interdit-il à d’anciens Français la terre et l’eau ? Pour vagabondage ! c’est-à-dire pour un délit tout relatif, pour le fait d’être pauvre, d’avoir eu des parents trop honnêtes pour s’enrichir, d’avoir dormi dans un bois, sur un banc de promenade, au lieu de dormir dans un lit, d’avoir passé la nuit à la belle étoile.

À ce compte Homère, Camoëns et Nerval auraient été des vagabonds.

Jamais l’envahissement, d’abord doucereux, puis brutal du Juif ne s’est affirmé d’une façon plus saisissante.

La maison est à moi ! C’est à vous d’en sortir.

Les droits de l’homme et du citoyen, proclamés avec tant de fracas, se traduisent dans l’application par des lois vrai-

  1. Consulter les Récidivistes, de Joseph Reinach, dédiés au Franc-Maçon Quentin. Voir aussi la pétition des Francs-Maçons de la loge du Travail et de la Persévérante-Amitié de Paris. « Nous demandons, disent les pétitionnaires, que tout homme ou femme condamné pour la troisième fois, y compris les condamnations antérieures, pour délit de vagabondage ou de vol, soit expatrié à vie dont une colonie pénitentiaire agricole outre-mer. » On sait ce que veut dire ce mot colonie. Comme les hommes du Directoire, les hommes d’aujourd’hui ne tuent pas, ils font mourir. On devine quel outil meurtrier sera une telle loi entre les mains de la magistrature actuelle contre tous ceux qui gêneront les Francs-Maçons et les Juifs.